La plate-forme de vente américaine défraie régulièrement la chronique. Nous sommes très critiques vis-à-vis de méthodes qui nous paraissent aller dans le mauvais sens.
Le plus flagrant, et pénalisant pour l’honnête petit commerçant français, c’est l’absence de contrôle des obligations déclaratives des vendeurs Marketplace hors UE notamment les nombreux particuliers qui pullulent sur le site. N’importe quel établissement qui importe des produits du Japon en France doit reverser 8,5 % de taxes douanières et 20 % de TVA lors de l’import. Amazon agrège du contenu de pays en hors taxe tout en prétendant par défaut sur le site que TOUS les prix sont taxes comprises, se fendant d’un laconique “c’est de la responsabilité du vendeur” lorsque le consommateur est taxé a posteriori (cas des prélèvements fiscaux si contrôle douanier). Un hébergeur peut ainsi laisser ses clients se faire prendre dans une nasse tendue par un revendeur indélicat qui n’en a cure de frauder le fisc à distance.
Deuxièmement, nous voyons d’un mauvais oeil certaines présentations qui sont faites vu la nature de nos produits. Nos produits techniques ne méritent pas d’être associés à des produits connexes qui les détruisent, il en va d’instruments d’affûtage incompatibles ou non calibrés à nos aciers, ou de barres aimantées inadaptées, ou tous autres accessoires qui auraient des effets contre-productifs. Exemple : des aiguiseurs manuels chinois ou allemands classés dans la catégorie couteaux japonais. Ces produits sont incompatibles en raison de profils de lame différents. Nos revendeurs agréés sont formés pour prodiguer un conseil personnalisé satisfaisant, ce ne peut être le cas d’une Marketplace qui globalise des contenus sans en vérifier la provenance ou les caractéristiques. Et aussi est-il normal que nos produits servent d’appât pour des produits sponsorisés nettement moins qualitatifs, ce dont l’internaute ne peut pas juger à distance ?
Tertio, de nombreux vendeurs et Amazon même travaillent avec des robots d’indexation ou des logiciels qui fixent les prix plusieurs fois par jour à la baisse ou à la hausse. Cela peut être bien pour le consommateur en cas de forte concurrence mais produit l’effet inverse pour des produits avec peu d’offreurs. On s’aperçoit en analysant ces variations quotidiennes qu’on paye souvent plus cher qu’ailleurs ce qui est somme toute logique vu le haut niveau de frais prélevés par Amazon à chaque vente. Cette pratique mène à une flambée des prix. Vu : tel revendeur achète (sur Amazon) à un autre revendeur et revend le produit 50 % plus cher lorsque ce dernier tombe en rupture. Puis derrière, un robot (souvent américain) rajoute encore 50 % sur le prix une fois le produit indisponible !
Nous gêne aussi la possibilité de noter des produits sans les avoir achetés ou de les faire noter par des acheteurs rémunérés pour cela mais qui ne leur est pas propre, il y a beaucoup de tricheries à ce sujet. Véridique : des soit-disant blogueurs vous contactent pour vous dire que s’ils reçoivent tel ou tel produit gratuitement ils le noteront positivement sur Amazon. Exemple reçu par un de nos revendeurs : “Hi, my name is Scarlet and i will want review your product on amazon, I have many facebook group and page with a lot of people and blog. If you are interested just say to me and i will review it after i have received your product ;)” ! Une pratique à laquelle souscrivent souvent les revendeurs chinois pour se construire une virginité sur un produit qui ne dure que le temps d’épuiser la série spécialement conçue pour cela.
Last but not least, chaque importateur, donne ses garanties propres, or il n’y a aucune visibilité sur la provenance des articles. C’est le programme de mise en commun de stock transfrontalier appelé “Stock sans étiquette” dans lequel tous les revendeurs (y compris Amazon Retail) regroupent les produits de diverses provenances en un seul stock, les robots piochant au hasard, faisant ainsi sauter le tracking mis en place par les fabricants, ce qui nous importune au plus haut point car tout le bénéfice mis en place en amont pour la satisfaction du consommateur peut être réduite à néant.
Rajout 18/10/2018 : Amazon vient enfin d’informer ses fournisseurs qu’il est illicite de faire noter des articles par des proches ou des gens rémunérés pour cela. Une réaction tardive puisque eux-mêmes ont pratiqué pendant des années avec des soi-disant testeurs auxquels on offrait des produits en échange de notations positives. C’est l’hôpital qui se moque de la charité.
Plainte vient aussi d’être déposée par les Amis de la terre en septembre 2018 pour violation des garanties légales. De fait, Amazon ne respecte pas les garanties des fabricants, ne répare jamais mais jette systématiquement, et fait porter le coût de retours clients hors garantie sur ses revendeurs clients de la Marketplace. Pas très planet friendly.