
On distingue plusieurs types selon les périodes de production :
– les chokuto (ou jokoto) primitifs avant l’ère Heian
– les tachi pendant l’ère Heian et Kamakura, ère dénommée du “sabre ancien” (koto), portés essentiellement par les cavaliers, sabres de grande taille mais fins et légers pour être maniés d’une seule main. Les spécialistes estiment que ces années-là l’art de la forge fut porté à sa quintessence, les guerres civiles du XIVème siècle conduiront à la perte du savoir-faire ancien. Les lames courbes à un seul tranchant (reflet de l’amélioration de la forge, en Occident on restera au double tranchant) ont été adoptées dès le Xème siècle.
– l’ère shinto (sabre nouveau) à partir du règne pacifié de Tokugawa Ieyasu, qui durera environ 250 ans.
A cette époque, les combats changent de nature, les cavaliers disparaissent quasiment, les combats singuliers se déroulant dorénavant pied à terre. Le guerrier tient à présent son sabre des deux mains et doit dégainer le plus vite possible dans les duels. Les tachi sont raccourcis avec le développement des techniques du kendo. Au début du XIXème siècle, la fonction militaire du samouraï a perdu son sens et les armes deviennent plus décoratives que praticables. Porter à la fois un sabre court et un katana dépassant 60 cm de longueur était le privilège absolu de l’aristocratie militaire. L’interdiction du port du sabre et l’abolition de la classe des samouraïs en 1876 a failli porter un coup fatal à la forge des sabres dont il fut un moment question de l’interdire également, avant qu’il ne devienne apparat obligé des officiers de l’Armée impériale avec la guerre russo-japonaise et la seconde guerre mondiale.
Aujourd’hui, les descendants des anciens forgerons se sont reconvertis dans le couteau. C’est par exemple le cas de la société Kasumi. Le nouveau Kasumi Masterpiece est directement inspiré des anciennes techniques, c’est ainsi que le couteau est aiguisé deux fois à la main sur les mêmes pierres que les sabres.