Le Japon est rythmé par les fêtes.
Hana Matsuri, la fête des fleurs, qui célèbre l’anniversaire de Bouddha né le 8ème jour du 4ème mois, démarre le cycle en ce 8 avril. L’appellation fête des fleurs fut octroyée au début du XXème siècle donnée à cause de la concomitance avec la floraison des cerisiers qui a lieu au même moment, mais c’est bien une fête religieuse dont l’origine est très ancienne. Le jour est férié en Corée et à Taïwan mais pas au Japon.
Viennent ensuite les… festivals des pénis, Kanamara Matsuri ou Hônen Matsuri, qui célèbrent la fertilité et qui ont lieu chaque premier dimanche d’avril. Ce sont aussi des fêtes religieuses shinto donc sacrées, la police veille au grain pour que cela ne dérape pas vers l’obscène. Kanamara, qui a lieu autour du sanctuaire Kanayama-jinja à Kawasaki, a été interdite après 1868, époque où le Japon s’est libéré du carcan féodal, puis réintroduite en 1977. Le sanctuaire est consacré aux divinités du feu et donc de nombreux forgerons viennent s’y recueillir.
Le 5 mai : Kodomo No Hi. Fête originaire de Chine qui a lieu le 5ème jour mois du 5ème mois. Le 5 mai était, autrefois considéré comme le jour le plus malchanceux de l’année, jour où se pratiquaient certains rites de purification. Par translation au Moyen-Age les samouraïs s’approprient ce jour de fête et le transforment en la fête des garçons où on célèbre courage et force, on y offrira symboliquement les premiers composants d’armure aux futurs guerriers, puis en 1948, année de la loi sur les jours fériés, devient une fête nationale pour tous les enfants. Mais les traditions ont la vie dure, de nos jours on fête quand même plus les garçons que les filles, qui ont leur fête à eux, Hina Matsuri, la fête des poupées le 3 mars, où les grands-parents offrent leur première poupée à leurs petits enfants. Les garçons se verront offrir par leurs grands-parents des kabuto, casques de samouraï qui renvoient aux qualités guerrières que sont la vigueur, le courage et l’endurance. Force rituels doivent éloigner le mauvais, prendre un bain d’iris qui aurait la vertu d’éloigner maladies et démons, boire une gorgée de sake d’acore, un sake aromarisé à l’iris, dans l’idée de surmonter les difficultés futures.
Plus tard les fêtes traditionnelles (festivals des chars en été, les Danjiri Matsuri, des lanternes au mois d’août). Tanabata le 7 juillet, le “festival des étoiles”, se déroule chaque année le 7ème jour du 7ème mois, depuis l’an 755, fête ancestrale et nationale célébrant les retrouvailles de deux divinités, Altaïr et Véga, qui avaient été séparées. C’est une coutume d’origine chinoise. Le 13 juillet c’est au tour de O-Bon qui se caractérise par des offrandes aux esprits des morts.
Il y a aussi les festivals étranges et impudiques, comme le festival Onbashira-sai, où les Japonais dévalent des pentes sur un tronc d’arbre pour espérer une bonne récolte ou le Wakimisaki Matsuri, la fête des bagarres pour… éviter la maladie.
En octobre on célèbre les 3 grands shoguns : Nobunaga Oda, Hideyoshi Toyotomi et Tokugawa. Il y a aussi le jour de la majorité (20 ans), en janvier. Le festival de la neige à Sapporo (les célèbres sculptures sur glace).
Le… « festival nu », Hadaka Matsuri, se déroule quant à lui le 3ème samedi du mois de février ; les Japonais se rassemblent au temple Saidaiji Kannonon à Okayama pour célébrer la fertilité et l’abondance des récoltes. Vêtus seulement d’un sous-vêtement, les hommes courent pendant une heure tandis qu’on leur jette de l’eau glacée au visage, puis s’entassent dans l’enceinte du temple, où ils doivent lutter pour deux bâtons. Du Takeshi’s Castle en vrai.