“Devant l’éclair
Sublime est celui
Qui ne sait rien“
Ce haïku de Basho nous rappelle la position d’Einstein recommandant l’humilité devant les choses de la nature. “Nous ne savons rien” et “la vérité fondamentale des choses, nous ne la connaîtrons jamais“, sont célèbres. Nous est resté aussi “on croit comprendre et on s’aperçoit toujours qu’on n’a pas compris“. L’esprit humain ne peut pas saisir l’infiniment petit ou l’infiniment grand, aussi les haïkus peuvent être des fenêtres complémentaires pour nous aider à comprendre la dimension humaine et imaginer une réalité qui échappe à nos sens, l’énigme de l’univers n’étant que partiellement accessible. Les mots/images du haïku font partie de ces chemins abstraits pour penser le réel. A quelques siècles de distance, ces deux grands esprits font la même analyse. Bashô est un observateur averti de la nature, pour Einstein aussi l’observation est à la base de la science. Ce dernier s’empressera d’ajouter que la réalité dépend de la manière dont on l’observe, ce que la physique quantique a légitimé par la suite.