Publié le

Saigo Takamori, le dernier samouraï

Saigo Takamori The last samouraïNous sommes au  XIXème siècle. Les samouraïs, l’élite militaire, ne sert plus à rien, il leur est interdit d’exercer la profession à laquelle ils doivent leur rang social et leurs anciens privilèges. Depuis 1603 il n’y a plus, suite au décret du shogun Tokugawa Ieyasu, de guerre, rejetant les samouraïs dans le civil au rang d’agriculteurs, ne se distinguant plus des paysans que par leur armes, leur chignon et rang symbolique.

Le Japon en ce milieu du XIXème siècle vit replié sur lui-même. Ce sont les derniers feux du Sakoku, un édit promulgué par le shogun Tokugawa Iemitsu au XVIIème siècle, qui instaura un strict isolement de l’extérieur, condamnant à mort tout individu entrant ou sortant du territoire japonais ! Le pays est forcé de s’ouvrir au commerce extérieur par les Américains en 1853 et dès lors se modernise à toute allure. Takamori, né en 1828 dans une famille de samouraïs très pauvre de Satsuma, sur l’île de Kyushu, prend le parti de l’empereur réformateur arrivé au pouvoir en 1867, contre le shogun. Il avait accédé au poste de commandant militaire de la province en 1864 et défendu le clan de l’empereur ; celui-ci le récompense en 1869 du grade de général en chef des armées. Il participe alors aux réformes en tant que membre du gouvernement, dont l’interdiction de porter le sabre et d’afficher leur rang en arborant le chonmage (chignon) – édit Dampatsurei, 1871 – qui ligue nombre de samouraïs contre le pouvoir Meiji.

En 1873 la Corée ne reconnaît pas l’empereur du Japon et Takamori propose de laver cet affront en envahissant la Corée. Devant le refus, il démissionne et créé une académie militaire dans sa région d’origine. Une armée de conscription remplacera la caste guerrière après l’abolition du shogunat).  Les samouraïs désoeuvrés se soulèvent en 1877 avec Saigo à leur tête. C’est la rébellion de Satsuma. Mais le combat est inégal, l’armée impériale formée par des officiers prussiens et français (et non américains comme le raconte le film Le Dernier Samouraï  sorti en 2003), est équipée d’armes dernier cri quand les samouraïs ne peuvent se procurer des munitions qu’en attaquant les dépôts, elle est aussi 10 fois plus nombreuse. Avec 500 survivants Saigo se réfugie à Kagoshima et refuse de se rendre. Il se suicide façon seppuku et ses hommes se lancent dans une dernière bataille, seuls 40 d’entre-eux survivront.

Saigo Takamori sera gracié à titre posthume en 1889 par l’empereur Meiji.