
L’armure, d’abord de protection de 1185 à 1603, devint ensuite avec l’apparition des armes à feu un élément de signalisation au milieu des mêlées, puis symbole de richesse et d’autorité sous les Tokugawa (1603 à 1868), suite à la marginalisation du pouvoir des seigneurs locaux. C’est un art ancien, les fouilles archéologiques attestent de la présence de protections métalliques dès le IVème siècle. Le point fort de l’exposition d’après nous : elle met en perspective la tactique guerrière avec la beauté et le confort de ces armures. On y voit ainsi des étriers, conçus dans un but de guerre afin que les guerriers puissent se tenir dessus en équilibre pour tirer à l’arc pendant le galop, incorporant des coquillages laqués et pilés comme s’il s’agissait d’aller à une parade. Les menbô (masques de guerre) et kabutos (casques à visière) sont aussi de véritables oeuvres d’art où les artisans rivalisaient de talent (ne manquez pas le casque en forme de coquille St Jacques géante). Ils les parfumaient d’encens pour le cas où ils se feraient décapiter afin que leur tête sente bon… Le samouraï devait chercher la beauté en toute chose, l’exposition nous le fait magnifiquement comprendre.