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Légende japonaise sur la forge

Découvrez l’histoire des légendaires Muramasa et Masamune. Deux personnages issus des légendes de l’art de la forge japonaise. 

Masamune (1264 – 1343)

Masamune, souvent considéré comme le plus grand forgeron de l’histoire du Japon, est reconnu pour avoir créé des sabres d’une exceptionnelle qualité. Il est originaire de la province de Bizen (aujourd’hui dans la préfecture de Okayama) et a vécu pendant la période Kamakura (1185-1333). Son travail est caractérisé par une technique très raffinée de forgeage, donnant des lames non seulement très résistantes, mais aussi très esthétiques. Masamune est souvent associé à l’école de forge de Mino, et ses sabres sont réputés pour leur tranchant et leur souplesse.

L’une des caractéristiques des lames de Masamune est leur « suminagashi », une sorte de motif fluide obtenu par des couches d’acier carboné et doux qui s’entrelacent et créent des motifs de vagues, symbolisant la beauté et l’harmonie. Ses sabres étaient tellement respectés qu’ils étaient considérés comme des objets sacrés et avaient une dimension presque mystique.

Muramasa (XVIe siècle)

Muramasa, un forgeron plus tardif et souvent vu comme l’opposé de Masamune, a forgé des sabres au cours de la période Muromachi (1336-1573). Contrairement à Masamune, Muramasa est connu pour avoir créé des sabres de combatextrêmement tranchants et efficaces. Cependant, ses sabres étaient parfois associés à des histoires de violence et de malchance.

On raconte que les lames de Muramasa étaient réputées pour leur tranchant implacable, mais elles auraient aussi été maléfiques. Il est dit que les sabres forgés par Muramasa avaient une soif de sang et tuaient sans pitié. Selon une légende, l’empereur Go-Toba aurait eu une expérience malheureuse avec un sabre de Muramasa et aurait ordonné de détruire tous ses sabres, les qualifiant de lames du démon. Cette réputation a marqué Muramasa d’un stigmate négatif, contrastant avec la légende de Masamune.

La Légende de la Compétition entre Masamune et Muramasa

L’une des histoires les plus célèbres à propos de ces deux forgerons est la légende de leur compétition. Selon cette histoire, Masamune et Muramasa auraient eu une compétition pour prouver qui était le meilleur forgeron. Ils auraient forgé chacun un sabre et les auraient testés en les plongeant dans un ruisseau.

  • Masamune aurait forgé une lame d’une grande beauté, mais elle ne coupait pas immédiatement. Cependant, elle restait solide et résistait bien.

  • Muramasa, de son côté, aurait forgé une lame d’une précision meurtrière, mais cette dernière aurait tranché tout ce qu’elle touchait, y compris des branches d’arbres et des feuilles flottant dans le courant, montrant son tranchant implacable.

Lorsque les deux sabres ont été comparés, la lame de Masamune aurait été jugée supérieure, non seulement pour sa qualité et sa durabilité, mais aussi pour sa capacité à résister à l’usure, alors que celle de Muramasa était trop agressive et imprévisible.

Le Symbolisme et l’Héritage de Masamune et Muramasa

L’histoire de Masamune et Muramasa illustre deux concepts très différents de la forge japonaise. D’un côté, Masamune symbolise l’élégance, la discipline et la perfection, tandis que Muramasa incarne l’efficacité brutale, la violence et parfois l’instabilité. Masamune est souvent perçu comme l’idéal, un forgeron qui forgeait non seulement des sabres mais aussi des symboles de vertu et de noblesse. Muramasa, en revanche, est souvent vu comme un forgeron impétueux, dont les créations reflètent une certaine dangerosité et déséquilibre.

Aujourd’hui, les sabres de Masamune sont des objets extrêmement recherchés et sont considérés comme trésors nationaux, tandis que les lames de Muramasa sont souvent associées à des légendes de mauvaise fortune. Ces deux forgerons ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la coutellerie japonaise, et leurs noms sont encore vénérés dans les cercles de collectionneurs et d’historiens.

Ainsi, Masamune et Muramasa ne sont pas seulement des noms de forgerons célèbres, mais des symboles d’une philosophie ancienne de l’art de la forge, où l’harmonie et l’âme d’un objet façonné jouent un rôle aussi important que sa fonction.

 

C’est sous couverts de ces histoires qu’aujourd’hui les grandes manufactures de couteaux japonais perpétuent les légendes à travers le savoir-faire de leurs artisans. Venez découvrir nos couteaux japonais issus de l’art de la forge avec les marques Kasumi, Masahiro ou encore Haiku la célèbre marque traditionnel au symbole de faucon.