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Kurouchi, Takamura, VG10 Pro de retour !

KurouchiOuf, un an qu’on attendait cela

La beauté sauvage de l’île de Tosa nous revient à temps pour fêter l’automne. Le couteau Haiku Kurouchi brut de forge était tombé en rupture longue l’an passé à la même époque. Submergée par les commandes. La société Chroma avait préféré stopper les livraisons pour remettre à plat la fabrication. C’était comme le taux de remplissage du métro au Japon, 300 % ! Mais contrairement au métro où on bourre jusqu’à plus place et qui est muni de portillons automatiques (une invention japonaise), Kurouchi on ne peut pas bourrer sans sacrifier la qualité. Cela met l’accent sur le difficile et complexe métier de coutelier, un métier manuel “la tête dans le feu”, qui est menacé. Les jeunes ne veulent plus apprendre ces techniques artisanales et se détournent du travail manuel, un problème général  dans le monde qui prend de l’ampleur dans un Japon de plus en plus urbain. Entre 200 et 300 Euros pour un morceau de culture. 

 

Autre rescapé habitué des ruptures

TakamuraTakamura, est aussi arrivé à bon port. Le représentant émérite des aciers poudres ou aciers frittés a lui aussi le vent en poupe. Tiens, acier poudre, kesako ?
L’acier poudre est à différencier de l’acier massif., ce sont des particules d’oxydes métalliques très pures affinées pendant plusieurs heures à quelques microns par broyages successifs dans un conteneur scellé agité fortement avec des billes de tungstène, opération dénommée mécanosynthèse. Sont ensuite ajoutés des éléments d’alliage de taille similaire à la poudre de base (Fe, C, Cu, Co, Cr, Ni, Mo, Mn, V, S, etc.. selon l’acier désiré). Le tout est compacté dans des presses hydrauliques puis fritté (le frittage est un traitement thermique juste en-dessous du point de fusion, à 1120°) pour que les particules s’agglomèrent. On rejoint alors les étapes normales, la trempe et l’affûtage. Chez Takamura les différentes plaquettes frittées (64 couches) obtenues sont alors soudées ensembles. L’avantage des aciers frittés ou poudre est leur tranchant. Comme les poudres sont très fines au départ, l’arête du fil de ces lames est extrêmement fine aussi. De l’ordre du micron, un effet impossible à obtenir avec des aciers normaux. Le processus très compliqué rend ces lames très onéreuses. 
 

Last but not least.

Kasumi VG10 Manche

Les tests de pré-vente s’étant révélés satisfaisants, Kasumi VG10 Pro s’ajoute à la gamme en cet automne. Les descendants des samouraïs ont encore frappés. Kasumi se place dans la perspective de ses ancêtres. Le couteau comme le sabre est à la fois utilitaire mais aussi un objet d’art. Dans les temps anciens en effet, les samouraïs se voulaient à la fois guerriers et esthètes. Kasumi s’éloigne des stéréotypes en osant la beauté sans artifices. Il a fignolé pendant quatre longues années jusqu’à trouver un produit qui se détache du lot tout en amenant quelque chose au niveau de la préhension. Ce fut le manche en marbre nuit étoilée avec renfort hypothénar qui évoque les somptueux ornements et costumes de soie des ambigus maîtres de guerre nippons.