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Les couteaux japonais en Damas

Une histoire de couches

Le damas est une technique particulière consistant à forger plusieurs couches les unes au-dessus des autres. Alternant couches dures pour le tranchant et couches tendres pour conserver de la souplesse aux lames. Qui sans cela seraient trop cassantes. Son appellation vient du fait que les armées croisées redécouvrirent ces armes face aux armées islamistes “sur les chemins de Damas”.
Les Hindous furent les premiers à avoir réussi à forger des damas appelés “wootz”.
 
Aujourd’hui, ce sont les forgerons japonais les dépositaires de cette technique. Ayant contribué à la développer pendant de nombreux siècles jusqu’à sa quintessence à l’abri des regards, sur leur île. On distingue aujourd’hui les damas industriels préforgés, dont le précurseur en couteaux de cuisine est la marque Kasumi (32 couches) des damas artisanaux où chaque couche est pliée manuellement au-dessus de l’autre. Exemple avec la gamme Haiku Itamae. Pour révéler les différentes couches, on sable à l’acide. Il existe aussi des damas non sablés, des 3 couches (san-maï) au noyau en acier Tamahagane. Il existe plusieurs sortes de damas, des plus simples en bandes rectilignes aux plus compliqués en bandes brisées ou ondulées. Le damas est d’autant plus beau que le dessin des diverses bandes est gros en même temps qu’entrelacé.
 

Page Couteaux Kasumi“Tsugiri” un mot japonais

Il faut encore préciser (voir article précédent sur le damas) qu’autrefois on disposait une couche d’argile réfractaire sur le dos de la lame avant de tremper la lame chauffée à blanc dans l’eau. Ainsi,  on durcissait le tranchant alors que le dos de la lame conservait sa souplesse. Cette opération se faisait toujours à l’aube du jour, dans le calme d’un nuit qui s’achève.
Du temps des samouraïs tous puissants, s’effectuaient alors des tests de coupe de sinistre mémoire, sur des plaques métalliques ou des bottes de paille de riz tressées et mouillées mais aussi sur des… cadavres empilés. Des condamnés à mort également et comble du réalisme, des passants qui n’auraient pas dû se trouver là à ce moment (“Tsugiri”). Les clients exigeaient de voir les armes immédiatement après, sans être essuyées, afin de juger de la qualité en observant des phénomènes tels que : l’adhérence des graisses, la coloration de l’acier au contact du sang, des os et des chairs, etc…