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Joël Robuchon nous a quitté

oël Robuchon nous a quittéUne disparition qui nous afflige

Joël Robuchon est parti en ce 6 août. Comme il le disait récemment dans une interview, « lorsqu’un grand-père meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».

Le chef multi-étoilé laisse un vide plus poignant encore que celui de Paul Bocuse en février dernier. Parce qu’il était plus jeune, rendant, à 73 ans, 18 ans à son glorieux aîné. Parce qu’il était le premier chef médiatique, un grand démocratiseur de la bonne cuisine. Parce qu’il fut celui qui le premier installa la gastronomie française à l’étranger dont le Japon, pays qu’il admirait, où il exploite de nombreux restaurants. Un précurseur.
 
Sa carrière a commencé en 1974 au Concorde Lafayette (aujourd’hui Hyatt Regency Paris Etoile). Il dirigeait une brigade de 90 personnes. En 1978, il a obtenu ses premières étoiles. En 1981, il a ouvert son premier restaurant qui a obtenu une étoile pendant trois années consécutives. À l’âge de 51 ans, il a pris sa retraite des fourneaux pour se consacrer à des émissions culinaires avec son ami le producteur Guy Job. Ses émissions « Cuisinez comme un grand chef » sur TF1 et « Bon Appétit bien sûr » sur France 3. Elles sont devenues cultes avant l’ère de la télé-réalité. Nous l’avons rencontré lors du lancement de Gourmet TV où il a choisi les couteaux Chroma comme équipement. Il avait un dernier projet, la création d’une grande école de gastronomie dans sa région natale, dirigée par Guy Job, qui devait se concrétiser en 2018. Cependant, le projet a pris du retard en raison de divergences entre le chef et les investisseurs.
 
Le Gault & Millaut a décerné le titre de Cuisinier du siècle en 1991 à Joël Robuchon, Paul Bocuse, Freddy Girardet et au chef allemand Eckhart Witzigmann. Malheureusement, les trois premiers nous ont récemment quittés. Les hommages vont affluer et nous souhaitons en mentionner un en particulier. En 2017, Joël Robuchon était le Président du Bocuse d’Or et, entre deux épreuves, il s’est promené seul dans les allées du salon (ce qui est déjà très rare pour la plupart des chefs qui préfèrent s’isoler). Il s’est arrêté devant notre stand et des jeunes se sont précipités vers lui pour lui demander des selfies, auxquels il a joyeusement contribué, en souriant. Ce n’est peut-être qu’un détail, mais trop souvent nous constatons le contraire, avec des chefs réticents. Nous rendons un dernier hommage à Joël Robuchon pour son œuvre et sa personne.